Aujourd’hui, je souhaite vous partager la petite histoire de mon potager : Comment j’ai commencé à jardiner en ville et les bienfaits que cela m’apporte.

Il y a quelque temps, j’ai réalisé que le pétrole ne sera pas toujours bon marché, qu’il y en aura toujours de moins en moins, et que l’achat local redeviendra éventuellement inévitable. J’ai aussi lu que l’autonomie alimentaire d’une ville était, en règle générale, d’environ trois jours, et que le Québec importe environ 50% de ses aliments. Finalement, je n’ai pas oublié que la consommation régulière de légumes et de fruits frais réduit les risques de diabète et de bien d’autres maladies. Je ne sais pas pour vous, mais tout ça m’a donné envie d’apprendre à jardiner.

Un jardin sauvage

Avec mon copain, on a fait une première tentative de jardin urbain l’an passé. On a planté quelques semis bios achetés à l’épicerie bio du coin, nous somme partiEs travailler (cueillir des cerises) à 5 000 km de là pendant deux mois, et nous sommes revenuEs vers la fin du mois d’août. Résultat, nous avons récolté et mangé 3 tomates vertes, 5 petits plants de kale, 1 (littéralement) bleuet, de la menthe à profusion, un peu de persil, quelques beaux plants de basilic, quelques “mauvaises herbes” et nous avons fait la connaissance d’herbes folles presque plus grandes que nous.

L’expertise de Cloée

Cette année, avec notre nouvelle coloc Cloée, nous avons voulu faire les choses en grand. Nous avons commencé des semis nous-mêmes au mois de mars. Des vrais semis de A à Z, avec de toutes petites graines, de la terre, de l’eau, du temps et des lumières artificielles puisque nous n’avions pas assez d’espace au soleil. Nous avons semé une vingtaine de plants de salades, de chou frisé, de basilic, de coriandre, de persil, de soucis, de ciboulette, d’épinards, d’épinards fraises, et quelques plants de roquette et bette à carde.

Jeunes pousses

Nous les avons amoureusement regardé pousser et grandir jour après jour pendant plusieurs semaines, puis nous avons repiqué les semis qui prenaient plus de place. Nous avons repiqué quelques plantes courageuses à l’extérieur vers le début du mois de mai : des choux frisés, des épinards, des salades. Et nous avons découvert que les écureuils ne sont pas que jolis! Ils sont aussi terriblement inattentifs aux petites plantes fragiles d’un jardin quand ils enterrent leurs noix pour l’hiver. Nous leur devons la perte d’environ le quart de nos plants… Heureusement qu’on en avait beaucoup!

Puis nous avons mis en terre1 les plantes les plus frileuses vers la mi-mai si je me souviens bien, quand tout risque de gel était passé. Nous avons fait des buttes pour pouvoir nous promener entre les rangs et laisser plus de terre aux racines de nos plantes plutôt qu’à nos pieds qui n’en ont pas besoin. Nous avons répandu du compost offert par l’Écocentre un peu partout. Nous avons aussi acheté des semis de tomates, poivrons, courgettes, aneth et cerise de terre que nous avons planté en respectant, au meilleur de nos connaissances, les principes de compagnonnage et des besoins de chaque plante (ombre, type de terre, humidité, etc). On adore les regarder se développer!

Plantation

Vivre et laisser vivre

Puis voilà, on arrose et on désherbe à l’occasion, quand les herbes que nous n’avons pas planté nuisent aux nôtres, mais on laisse le plus souvent faire. On laisse aussi faire les bibittes, on remet en terre environ un plant déraciné par les écureuils (mais encore vivant) par jour, et on a aujourd’hui “le plus beau jardin sur terre”. En plein Montréal, on se sent presque à la campagne! Je dis presque, car il y a toujours ces bruits de voitures et de camions qui nous rappellent où on est vraiment. Et ça ne reste qu’un tout petit espace vert parmi beaucoup de béton… Mais c’est avec pleins de petits espaces verts qu’on crée des plus grand espaces verts!

On récolte quotidiennement diverses salades et fines herbes, et pleins de “mauvaises herbes” (ortie, plantain, lierre terrestre, pissenlit…) depuis quelques semaines, pour notre plus grand bonheur. Et ça me fait tellement du bien tout ça que je ne peux m’empêcher de vouloir en parler. Pelleter, planter, faire des buttes, désherber, arroser, ça prend des bras, c’est un vrai exercice physique. Ça favorise la stabilité glycémique et c’est plaisant. Quand on le fait, on est dehors, on n’utilise ni électricité ni pétrole. On se fait du bien sans trop polluer.

En fait, le jardinage urbain (ou le jardinage tout court) :

  • Est bon pour la santé, fait des muscles, rend en forme
  • Réduit la facture d’épicerie
  • Augmente la valeur nutritive de nos aliments qui sont cueillis quelques minutes précédant leur consommation plutôt qu’une semaine plus tôt
  • Augmente intrinsèquement notre consommation de légumes et de fruits locaux
  • Se fait naturellement de manière biologique (sans ajouts de produits chimiques), à moins qu’on soit très bizarre!
  • Rend (un peu) plus autonome en cas de crise alimentaire
  • Facilite la réflexion et l’apprentissage du chemin entre la nature, la production de nourriture et notre assiette
  • Amène un sentiment de plénitude, de connexion avec la nature
  • Laisse tranquilles les animaux non-humains
  • Donne envie d’aimer la vie, nous-mêmes, et les autres
  • Et plus encore

Jardiner nous plonge pieds et mains dans la terre. Je n’arrive pas à comprendre comment j’ai pu faire pour me passer de ça pendant 26 ans! J’ai l’impression que de faire un jardin, c’est l’apogée de tous mes apprentissages, l’intégration de toutes mes valeurs, envies, combats et réalisations en une seule activité. Bon j’exagère un peu, mais j’aime ça bon. :)

En espérant vous donner la piqûre!



Je vous invite aussi à lire (ou relire) mon cheminement de diabétique, ainsi que ma réalisation que tout est relié qui m’amène à parler de la fin du pétrole et de jardinage dans le même paragraphe. :)



Isis dans le jardin



1. Nous vivons malheureusement sur une planète polluée. Il vaut mieux faire vérifier l’état du sol auquel on a accès avant de commencer à y jardiner. Beaucoup de terres montréalaises et des villes en général, beaucoup d’endroits sur toute la planète ont été contaminés par divers polluants. Parmi ces polluants, peintures, solvants, essence, batteries, que sais-je encore, contiennent des “métaux lourds” qui sont métabolisés par les plantes, qui s’accumulent dans nos tissus et deviennent très toxiques en grande quantité. Si on ne fait pas vérifier le sol de notre cour, mieux vaut acheter de la terre biologique et jardiner dans des bacs.  

Lectures reliées : La permaculture, Une brève introduction de Graham Burnett et La révolution d’un seul brin de paille de Masanobu Fukuoka.

Crédits photo : Clément Courte

Laisser un commentaire

Votre adresse de courriel ne sera pas publiée. Les champs nécessaires sont marqués *