Ah! Ces véhicules pas adaptés pour l’hiver…

Une nouvelle opinion anti-cyclisme a été publiée dans le Devoir le 18 février dernier : « Le vélo, une religion? ». Ce type de discours ayant le potentiel de nuire à la sécurité des cyclistes en attisant la rage de certains et certaines automobilistes, j’ai ressenti le besoin d’y réagir.

De mon côté, je considère que les voitures sont des véhicules urbains qui ne sont pas adaptés ni pour l’hiver ni pour l’été. En comparaison, les vélos sont commodes en toutes circonstances.

 

1. La température


Le confort interne d'une voiture permet de s'assoir et relaxer presque comme dans un sofa devant une télé. Cette « activité » ne dépense pas beaucoup de calories et ne génère donc pas de chaleur. Été comme hiver, il faut adapter la température interne des voitures afin que les automobilistes puissent supporter l'air ambiant en activant la climatisation ou le chauffage.

Plus autonomes, les cyclistes d'été se rafraîchissent grâce au vent créé par leur déplacement. L'hiver, elles et ils s'habillent en conséquence, et s'activent, ce qui augmente leur température corporelle.
 

2. L'aménagement urbain


Il faut environ 10 fois plus d’espace pour se déplacer en voiture qu’en vélo. Ces cent dernières années, la ville a été organisée autour de l’automobile : rues, autoroutes, échangeurs, centres d'achats avec stationnements géants, stationnements devant les immeubles, tunnels et ponts. S’il y en avait drastiquement moins, on gagnerait une superficie non-négligeable qui pourrait être positivement réaménagée pour profiter à toute la communauté (jardins, espaces publics notamment).

Lors de mon voyage en Europe l'an dernier, j'ai été stupéfaite par la petitesse des rues, le nombre de villes avec un centre piétonnier et cycliste et le calme et la sécurité qui s'en dégagent. Certes, ces villes ont été bâties bien avant l'avènement des voitures, mais elles ont tout de même su dire non à la dictature de l'automobile. Cela augmente sensiblement la qualité de vie de leurs habitant.e.s.
 

3. Les intempéries, l'usure et le déneigement


Les voitures, trop volumineuses pour se garer dans la majorité des maisons, occupent les rues à la queue-leu-leu, s'entassent et subissent les intempéries. Le froid, l'eau et le sel diminuent leur durée de vie. Leur taille augmente d'autant la surface de rue à devoir déneiger. Le déneigement des espaces piétons et cyclistes représente une fraction du coût actuel.

Les bicyclettes sont petites et légères. On peut les garer à l'abri des intempéries sur un balcon, dans un sous-sol, une garde-robe, sur un crochet suspendu. On n'a pas à les pelleter ni à leur gratter le pare-brise, à les pousser, à les booster. Cela explique peut-être pourquoi les cyclistes estiment en général mieux profiter de l'hiver que les automobilistes.

Voici une vidéo humoristique pour illustrer l'aspect ludique du vélo hivernal.
 

 

4. La glace et les accidents


Les sols glacés provoquent irrémédiablement des accidents. Des personnes à pied, à vélo, en voiture et utilisant d'autres moyens de transports tombent et se blessent. Quand on conduit un lourd véhicule à moteur, l'inertie est plus forte et le dérapage plus dangereux. Cela cause régulièrement des blessures graves et des décès.

En comparaison, quand je freine sur de la glace par inadvertance, oups, je tombe. Parfois je me fais un peu mal aux coudes ou aux genoux. Je ne peux pas vraiment me blesser gravement, à moins qu'on me roule dessus, ni gravement blesser les autres. Le vélo est un moyen de transport sécuritaire quand il ne croise pas de trop près les véhicules motorisés.
 

5. La rapidité


Bien entendu, sur une longue distance, les voitures dépassent de loin les capacités du vélo. En ville pourtant, et sur toute distance de moins de 5 kilomètres, les cyclistes passent beaucoup moins de temps sur la route pour un même parcours. Les distances moyennes sont souvent plus appréciées en pédalant qu’en conduisant. Si on considère le déneigement, l’achat d'essence, le trafic, la recherche de stationnement, de parcomètre, les heures de travail nécessaires pour la payer, etc, la voiture, c'est toute une perte de temps!
 

6. Le combustible


Les voitures sont insatiables en carburant. Les vélos, propulsés mécaniquement par la force des muscles, carburent à l'énergie de la nourriture ingérée. Tout le monde mange et pourrait utiliser cette énergie pour se déplacer sans coût supplémentaire. Pour diminuer l’impact environnemental de notre propre carburant, l'idéal est d'adopter une diète végétale, biologique et locale (quelques faits pour mieux comprendre son impact).

Le pétrole est une ressource non-renouvelable.Trouvez-vous qu'il est moralement défendable de brûler cette énergie quand nous savons que nous nous en mordrons les doigts dans quelques décennies? Nous pouvons faire autrement.
 

7. Le poids


Une voiture pèse en moyenne 2 tonnes. La majorité des vélos pèsent moins d'une vingtaine de kilos. Transporter des tonnes de matière pour déplacer une seule personne, ce n'est pas très efficace! C’est une énorme dépense énergétique superflue.
 

8. Le bruit


Écoutez la ville quand des rues sont piétonnes et cyclistes. Écoutez et respirez, et remarquez le moment où les véhicules motorisés redeviennent maîtres de l'espace. Le bruit qu'ils génèrent est estomaquant. Ces véhicules augmentent le niveau sonore ambiant à un nombre de décibels inconfortable.

En comparaison, les vélos génèrent une douce musique pour les oreilles!
 

9. L'odeur et la qualité de l'air


Avez-vous déjà respiré de l'air pur? C'est présentement difficile à trouver en ville. Il est pourtant facile de remarquer que l'air est plus sain au milieu du Jardin Botanique qu'en plein centre-ville durant les heures de pointe. Non seulement est-il désagréable de respirer le gaz d'échappement des voitures, mais en plus, cela est mauvais pour la santé. En 2014, la qualité de l'air de Montréal a empiré de 20% par rapport à l'année précédente. N'étant pas responsable de ce smog, je le subis pourtant. Comme tout le monde.

Sur ce sujet, je me permets de la publicité pour une chanson de la Chorale du Peuple, chorale engagée dont je fais partie :



Je veux bien croire qu'il arrive que des cyclistes sentent fort en arrivant à destination, mais ce n'est pas comparable!
 

10. Les coûts pour la société


Le recours systématique à la voiture comporte de nombreux coûts environnementaux et sociaux : réchauffement climatique, smog, îlots de chaleur, étalement urbain, perte de vie de quartier et d'espaces de jeux sécuritaires pour les enfants, accidents mortels de la route, écoulements de pétrole, guerres pour le contrôle du pétrole, problèmes respiratoires, mauvaise santé de la population sédentaire, etc.

Tout le monde n’y participe pas également, mais c’est également que nous en subissons les conséquences. Tout le monde paie l’entretien et l’usure des routes, autoroutes, échangeurs, et le système de santé. Tout le monde n’en a pas pourtant pas le même usage.

Un vélo, une fois acheté, coûte peu à entretenir. Il use aussi très, très peu les routes. Les cyclistes sont aussi généralement en meilleure forme que les non-cyclistes, et vieillissent mieux, en coûtant moins cher au système santé. Ne soyons pas ridicules. Agissons en conséquence!

Pour conclure, utiliser une voiture est énergivore, polluant, dangereux, violent, inefficace, bruyant, et sent mauvais. Pour le faire, il faut nier l'actualité écologique et politique actuelle et agir de façon un peu dogmatique et religieuse, pour reprendre l'expression de l'auteur qui a inspiré cet article.
 

Au contraire, utiliser un vélo est utile, responsable, efficace, sécuritaire, durable, éthique, sain, et agréable. Je ne suis pas religieuse, je suis plutôt pragmatique. Et vous?

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