Mes 7 trucs pour voyager à vélo avec le diabète

Cela fait déjà 13 mois que je suis maman. Depuis la naissance de ma fille, le temps a filé comme l’éclair! Pour faire une histoire courte, je suis maintenant en voyage avec mon conjoint Clément et notre fille Yaëlle pour environ 18 mois. Nous faisons un tour d’Europe en vélo.

C’est pour moi l’occasion de vous parler de l’efficacité de l’exercice physique dans le traitement du diabète! Voyager à vélo comporte son lot de difficultés, et le diabète en ajoute. Forte de mon expérience de (déjà) 8 mois de cyclo-tourisme avec une bébé, voici en 7 points, mes conseils pour les diabétiques.

1. Préparer son voyage

Il faut voyager pour se rendre compte qu’il est trop facile de prendre soin de soi à la maison! Voyager, c’est quitter le confort, notamment, de nos habitudes de consommation responsable et de nos tisanes médicinales à portée de bouilloire. Avant de partir, les diabétiques averti.e.s s’informeront sur les endroits visités. Qu’est-ce qu’on y mange? Est-ce qu’il fera très chaud? Comment assurer la fraîcheur de nos plantes et/ou médicaments? Est-ce qu’il y aura des pharmacies et des herboristeries? Quels sont les accords d’assurance maladie entre les pays? Est-ce que les prescriptions médicales sont compatibles ?

Voyager moins de 6 mois permet d’emporter avec soi tout ce dont nous aurons besoin durant notre voyage. Mais passé ce laps de temps, il faudra se ravitailler. Avant de partir, nous avons jonglé avec l’administration française pendant plusieurs semaines pour nous inscrire à la sécurité sociale. Cela me permet d’être assurée de pouvoir racheter de l’insuline et des bandelettes au besoin.

2. Au quotidien

Nous faisons un tour d’Europe en vélo, pour escalader des falaises, passer du temps avec notre fille d’amour, visiter des éco-villages et vivre pleinement. Nous avons un site internet rempli de belles photos pour parler de nos aventures : www .enjolivelo.com. Pour gérer mon diabète, au quotidien, je fais de mon mieux.

Comme je suis à mi-chemin entre l’insulino-dépendance et les thérapies naturelles, je fais un peu de tout. Je suis partie avec 6 mois de stock d’insuline et de bandelettes, et une aiguille par cartouche d’insuline. (Chut ! Je ne vous dis certainement pas de faire pareil. Je vous confie ce que je fais, depuis toujours, pour générer moins de déchets.) Je n’ai pas pris de plantes médicinales hypoglycémiantes parce que j’allaite et qu’elles sont pratiquement toutes déconseillées aux femmes enceintes et allaitantes. Ceci dit, maintenant que Yaëlle mange beaucoup et qu’elle tète moins, quand j’en trouve dans la nature, il m’arrive de boire des infusions ou décoctions (ortie, pissenlit, bardane).

Il faut dire que je n’ai pas besoin d’énormément de médication quand on fait du vélo. Nous transportons beaucoup de bagages (matériel d’escalade, de camping, ordinateur, remorque, bébé et tout ce que ça implique) et l’énergie dépensée utilise beaucoup de glucides !

Mais sinon, je fais exactement comme d’habitude : je mange végétalien (voir Être végane en voyage : impossible?), biologique, entier, pas trop sucré (mais un peu plus qu’avant tout de même, c’est un cadeau que l’insuline me permet), j’aime la vie et je vais à mon rythme.

3. De l’effort et du confort

Transporter plusieurs dizaines de kilos, 4-5 heures par jour, pendant plusieurs mois, en montagne… c’est possible quand on sait s’écouter. Quand nous avons franchi notre premier col (d’à peine 1000m) entre la France et l’Espagne, je n’en revenais pas d’avoir accompli ça. J’ai fait bien pire depuis et ce n’est pas fini ! Je n’ai jamais été très sportive, mais je me rends compte que mine de rien, depuis le début de notre aventure, j’ai pris du muscle et accompli quelques exploits. Je crois que si j’en suis arrivée là, c’est que j’ai pris de bonnes habitudes. Manger avant d’avoir faim, boire avant d’avoir soif, s’arrêter avant d’avoir mal, et bien dormir la nuit permet d’éviter les baisses d’énergie post-activité physique. Lentement, mais sûrement, petit train va loin.

4. Des collations de champions!

Bien sûr, nos choix d’aliments sont importants. Dans ma petite boîte à surprises, que nous ouvrons durant la journée pour grignoter, je mets toujours une bonne quantité de crudités de légumes et fruits, ainsi que des noix, des graines, des fruits séchés, du chocolat noir, de l’hummus parfois. La boite tient tout juste dans ma sacoche avant. Parfaite car toujours accessible en cas de coup de mou ou de rage de sucre (de fruits)!

5. Manger pour le plaisir et pour la stabilité glycémique

Entre les collations, il faut bien se nourrir aussi. Des protéines, des bons gras, des glucides, des vitamines, minéraux, antioxydants, oligo-éléments, tout doit y être. Vous connaissez la chanson, nos assiettes sont composées des dix groupes alimentaires végétaux. Nous mangeons toutes sortes de repas incluant des verdures, légumes, fruits, légumineuses et céréales complètes. Nous y ajoutons des épices et des algues, nous dégustons une pilule de 2500mcg de vitamine B12 au goût de cerise tous les lundis (notre fille en prend le quart), et le tour est joué.

Qu’est-ce qu’on mange donc en camping végane et diabétique ?

Parmi les repas qui reviennent souvent, car délicieux, économiques et rapides à préparer, il y a :

  • Des pâtes avec du tofu, sauce tomate ou pesto, avec toutes sortes de légumes et herbes
  • Un dahl de lentilles oranges avec des carottes, haricots verts, fanes de carottes, épices indiennes
  • Un couscous plein de tomates (quand c’est la saison, on en profite!), verdures et germinations
  • Une soupe asiatique à base de gingembre, ail, tamari, algues, nouilles entières et tofu
  • Une salade de crudités avec du tempeh grillé
  • De l’hummus cuisiné à partir de farine de pois chiche (trop facile!), du bon pain et des crudités
  • Le matin, de l’avoine avec du lait de soja, des fruits, des cacahuètes, des graines, parfois du chia

Comme nous avons une seule casserole et un petit réchaud, nous mangeons beaucoup de tofu et de tempeh (prêts-à-manger), et moins de légumineuses sèches qui sont plus longues à préparer et cuire. Nos repas comportent beaucoup de crudités. Dès que nous avons accès à une gazinière et/ou un four, nous en profitons pour manger des haricots rouges, des vrais pois chiches, et cuisiner des plats plus élaborés.

6. Éviter les hypoglycémies

Pour éviter de perdre les pédales, l’idéal est la stabilité. D’un repas à l’autre, manger environ les mêmes proportions de légumineuses, céréales, féculents, de légumes et fruits. Cela permet de prendre la même quantité d’insuline sans trop se poser de question. De consommer ses tisanes hypoglycémiantes sans peur de monter trop haut. En restant vigilant.e toutefois !

Ceci dit, nous ne sommes pas des robots. Il y a toujours des situations qui sortent de la routine, encore plus en voyage qu’autrement. Mieux vaut éviter les grands écarts, qui rendent le calcul d’unités d’insuline plus aléatoire. Éviter les produits très sucrés, donc, puisqu’ils nécessitent trop d’insuline. Et manger régulièrement, à chaque 2-3 heures. Quand on fournit un grand effort physique, mieux vaut prendre un peu moins d’insuline que plus. Il faut rester à l’écoute des symptômes afin de réagir rapidement. On peut parfois confondre de la fatigue ou un tremblement post-effort avec une hypo. Mesurer sa glycémie pour vérifier, manger s’il y a lieu, et on est prêt.e à repartir !

7. Vive le sport :)

Selon mon expérience, la différence entre une journée sportive ou sédentaire est d’environ 3 U d’insuline par repas. C’est énorme ! Il m’arrive de ne pas prendre d’insuline du tout quand on roule beaucoup. Sans nécessairement faire un tour d’Europe à vélo avec du matériel d’escalade et vos enfants (mais pourquoi pas?!), je vous invite encore une fois à bouger, bouger, bouger.

Et vous, comment intégrez-vous plus de sport dans vos vies ? Quels sont vos conseils de diabétiques pour voyager en toute confiance?

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